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Le travail de recherche mené par Mohamed-Ali Adraoui, Samir Amghar, Fabio Merone, Marc Sageman et Dominique Thomas propose d’étudier le nouveau visage de la radicalité que représentent le salafisme et le djihadisme.

A travers de nombreux exemples, notamment ceux de l’Algérie, de la Tunisie, du Yémen ou encore de la Syrie, ce chapitre tente de comprendre ce qui peut amener à la violence politique. Grâce à une analyse rigoureuse de différents pays et différents phénomènes de passage à la violence, l’étude souligne la nécessité de ne pas considérer mécaniquement le salafisme comme incubateur de violence.

L’étude approfondie de la logique du salafisme, mais aussi l’analyse de la violence politique dans les conflits du Moyen-Orient, permettent de souligner comment la désintégration sociale et l’antagonisme entre sociétés et États sont en réalité les causes de cette violence politique. L’analyse empirique de la théorie de Marc Sageman sur le passage à la violence politique permet aux chercheurs d’expliquer comment le Salafisme peut mener au passage à l’acte.

La logique djihadiste de l’Armée Islamique du Salut en Algérie y est par exemple décrite comme le produit de l’exclusion politique du Front Islamique du Salut (FIS) par le régime algérien tandis que les crises politiques successives au Yémen ont permis l’émergence du mouvement djihadiste local Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQAP).

Ainsi, l’étude permet de replacer à sa juste mesure le rôle joué par la socialisation salafiste dans l’engagement violent et présente la désescalade sociale et politique comme un élément sine qua non d’une sortie de la violence.