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Ces dernières années, la radicalisation ayant pour conséquence l’extrémisme violent a pris une ampleur considérable. En Orient comme en Occident, elle constitue désormais un phénomène social auquel les États doivent faire face.

S’il est difficile de comprendre les mécanismes de radicalisation et d’agir en conséquence, le développement de politiques publiques visant à enrayer ce phénomène ainsi que la manière dont la menace terroriste est gérée, démontrent à quel point les Etats occidentaux ne considèrent plus la radicalisation comme un fait exceptionnel mais plutôt comme un phénomène social inscrit dans la durée .

Agir sur les personnes en voie de radicalisation implique de comprendre la complexité du processus. A travers cette étude comparative, le groupe de chercheurs tente donc de comprendre ce qu’englobe la notion de « radicalisation » et démontre l’utilité d’en accepter les définitions plurielles tout en évitant le piège du culturalisme qui tend trop souvent à associer le phénomène exclusivement au monde arabo-musulman.

En s’interrogeant sur l’exclusion, la perte de repères ou encore le manque de reconnaissance, l’étude propose une grille de lecture anthropologique apportant des clés de compréhension de la radicalisation violente. Elle interroge également le rôle joué par les outils numériques dans le processus de radicalisation et en souligne les limites, en rappelant qu’ils ne constituent pas les seuls « lieux » de radicalisation.

L’étude souligne également l’importance de la famille  dans les processus de radicalisation. Cette dernière peut constituer un « lieu de socialisation radicale » où des visions voire des actions violentes peuvent émerger tandis que l’histoire familiale et sa mémoire peuvent mener les jeunes générations à embrasser un islam plus « combattant » que celui des parents considérés comme « les perdants silencieux de l’histoire ».