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Ce travail de recherche mené par Shashi Jayakumar, Bartolomeo Conti, Rahma Dualeh, Phil Gurski, Anne-Sophie Hemmingsen, Fredrick Ogenga, Ekaterina Sokirianskaia s’articule autour d’exemples de modèles de déradicalisation mis en place dans différentes parties du monde : Europe, Asie du Sud-Est, Russie, Amérique du nord, Corne de l’Afrique, et Caucase.

Ces exemples donnent un aperçu approfondi des stratégies adoptées par les différents États, présentent les acteurs clés de ces processus selon le contexte et rendent compte de l’impossibilité d’établir un modèle type de déradicalisation.

L’étude de cas de Singapour révèle par exemple comment le suivi religieux est au cœur de la politique de déradicalisation du pays tandis que le cas russe démontre le rôle central joué par l’armée et les forces de l’ordre en parallèle de programmes d’amnistie menés en Tchétchénie.

Les pistes de travail et les méthodes de déradicalisation mises en exergue dans cette étude comparative apparaissent comme prometteurs et permettent ainsi de nourrir la réflexion des sociétés occidentales sur cette problématique.

Le cas européen y est d’ailleurs étudié tout comme celui de l’Amérique du nord. Alors que l’Europe se retrouve aujourd’hui confrontée à une montée de la radicalisation chez les jeunes, l’étude démontre à quel point les États européens, qui misent sur la sortie de l’individu du mouvement radical auquel il appartient, peinent à s’entendre sur les méthodes à employer pour y arriver.

Ce travail, qui promeut le partage des pratiques au niveau mondial, met également l’accent sur l’importance de bien définir le processus de « déradicalisation » qui selon les auteurs ne doit pas être confondu avec celui de « désengagement » et en souligne toute la complexité et les limites éthiques.