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Dans la troisième conversation #IpevLive qui a eu lieu le 1er juin 2021, Osama Gharizi du US Institute of Peace et Mohamad Moustafa Alabsi du Columbia Global Center à Amman ont échangé avec le journaliste Hal Plotkin sur la restructuration des sociétés arabes suite aux soulèvements populaires de 2011. La troisième intervenante, Yasmine El Rashidi, n’a malheureusement pas pu se joindre au débat.

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Résumé

Mohamad Moustafa Alabsi a insisté sur la nécessité de développer une « conscience historique » dans le monde arabe afin de comprendre ce qui se passe dans ces pays et d’anticiper l’avenir. Pour lui, l’autocritique est la première étape pour comprendre ce qui est en jeu. Osama Gharizi a affirmé que la principale manifestation de la violence au Moyen-Orient est l’exclusion sociale et économique. Il a pris l’exemple du Liban, où les gens ont protesté contre un système, contre le confessionnalisme politique. 

Tous deux ont reconnu la complexité de la situation politique au Moyen-Orient. Selon Mohamad Moustafa Alabsi, il est important de comprendre qu’il y a 20 ans, il y avait des armées partisanes mais, après les révolutions et les guerres civiles, différentes armées ont émergé telles que l’Etat islamique, Al Nosra, la milice de Bachar Al Assad…etc rendant difficile le contrôle de la région. Il a affirmé qu’une révolution a besoin d’une société fixe pour se transformer, mais que cela est impossible au Moyen-Orient, même si le soft power existe grâce à l’internet. Il a également souligné l’importance de permettre aux Arabes de se connaître eux-mêmes et de connaître les structures des États dans lesquels ils vivent. 

D’autre part, Osama Gharizi a affirmé que le défi actuel est de traduire la société civile en société politique. Selon lui, le soulèvement de 2019 au Liban a montré que les gens en avaient assez de la corruption et du confessionnalisme politique.

« Malgré les résultats tragiques dans les pays du Moyen-Orient, les protestations ont donné un nouveau récit », a déclaré Mohamad Moustafa Alabsi. Il a ajouté que malgré l’issue tragique, les protestations ont donné une identité à ces sociétés. Selon Mohamad Moustafa Alabsi, l’intervention occidentale a brisé le printemps arabe et polarisé les sociétés, alors que selon Osama Gharizi, l’histoire a montré que l’intervention occidentale n’a produit aucune solution.