Retour

Lors de la sixième conversation #IpevLive qui a eu lieu le 22 juin 2021, Ugo Tramballi de l’Institut italien d’études politiques internationales, Salma Bukhatwa de l’Université médicale internationale de Libye et Marcello Scalisi de l’Union des universités de la Méditerranée (UNIMED) ont débattu avec le journaliste Hal Plotkin sur ce qui doit être fait au niveau académique pour voir émerger de nouvelles opportunités de réduction de la violence et comment la société civile peut être considérée comme un acteur clé pour aller vers une réduction substantielle de la violence.

Ecoutez le podcast ! 

Résumé

Selon Marcello Scalisi, les universités ont été très actives durant les conflits qui ont touché la région MENA et le monde universitaire peut donc jouer un rôle majeur dans la réduction de la violence. Il a insisté sur la nécessité de donner aux universités de la région MENA la possibilité de collaborer avec les universités occidentales. D’autre part, Salma Bukhatwa a observé que suite aux printemps arabes, le discours religieux est devenu plus fort que le discours académique et que la sphère académique doit faire des efforts pour être audible dans les sociétés arabes d’aujourd’hui. 

Ugo Tramballi a déclaré que les institutions éducatives peuvent être mobilisées pour réduire la violence dans la région MENA mais que la politique et la diplomatie restent les principaux acteurs qui peuvent résoudre la question de la violence dans la région. Salma Bukhatwa a ajouté qu’en Libye, la diplomatie et la politique ont malheureusement échoué jusqu’à présent. Marcello Scalisi a affirmé que si les universités ne peuvent pas prendre de décisions à ce niveau, elles peuvent s’engager auprès des institutions pour examiner la pertinence du travail des universités. « Nous devons contribuer par nos propositions et notre leadership », a-t-il déclaré. 

Selon Ugo Tramballi, les universités sont des lieux où les combattants sont recrutés. Si les universités sont utilisées comme un pilier politique, elles doivent être poussées vers un objectif clair. Salma Bukhatwa a affirmé qu’après la pandémie de Covid-19, le monde universitaire a connu quelques améliorations en Libye, les étudiants et les universitaires sont plus optimistes pour l’avenir, mais elle a souligné l’absence de femmes dans le domaine universitaire.  Par ailleurs, Marcello Scalisi a mentionné le fait que la situation n’est pas la même dans tous les pays en termes de liberté et d’autonomie académiques. Certaines universités sont totalement contrôlées par l’État. Pour lui, investir dans l’internationalisation et la mobilité est un point clé. En ce qui concerne le leadership des femmes dans les universités, il a observé que les choses évoluent lentement, la participation des femmes étant en augmentation. .

Ugo Tramballi a insisté sur l’importance de créer un système qui inclut les jeunes, les réfugiés et les femmes. Aujourd’hui, « les réfugiés sont considérés comme un fardeau plutôt que comme un atout », a-t-il fait valoir. Il a insisté sur la nécessité de voir les universités arabes coopérer ensemble. 

En ce qui concerne les projets qui pourraient renforcer les femmes dans le milieu universitaire, Salma Bukhatwa s’est concentrée sur la situation libyenne où, selon elle, rien ne fonctionne. « Si nous parvenons à proposer des programmes de formation aux femmes, cela pourrait être utile. Nous devons travailler au niveau de l’école pour les jeunes femmes, puis au niveau académique. Cela nécessite beaucoup de travail, des politiques doivent être mises en place dans le pays pour déclencher des changements ».