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Afin de protéger la population civile, la communauté internationale est souvent obligée d’intervenir dans les conflits internes. Cependant, les acteurs externes ont-ils le pouvoir de façonner le comportement des rebelles ? Les efforts non coercitifs et non violents peuvent-ils faire la différence ?

Cette présentation présente les travaux entrepris sur la persuasion en tant que mécanisme par lequel la diplomatie pourrait inciter les groupes rebelles à limiter leur recours à la violence contre les civils.

Angela Muvumba Sellström (Université d’Uppsala, Département de la recherche sur la paix et les conflits) mettra en lumière les résultats de ses recherches avec Dr. Lisa Hultman (boursière de l’Académie Wallenberg, Université d’Uppsala, Département de la recherche sur la paix et les conflits). Elle se concentrera sur la médiation, qui sert d’intermédiaire pour l’intervention diplomatique dans son étude empirique.

La présentation est basée sur une étude qui utilise une approche mixte et qui mesure les effets de la médiation sur la réduction des meurtres commis par les rebelles et de la violence sexuelle contre les civils.

Premièrement, leurs conclusions suggèrent que la médiation améliore les perspectives de réduction de la violence lorsque les groupes rebelles ont un commandement central fort, mais pas autrement. Deuxièmement, selon une étude de cas du mouvement rebelle burundais, le CNDD-FDD (Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces pour la défense de la démocratie), il est soutenu que la communauté internationale peut inciter les dirigeants à limiter et même à modifier leur tendance à commettre des abus civils.

Cependant, il existe des limitations importantes en termes de changements durables dans le comportement des rebelles. Les mesures diplomatiques directes n’ont d’impact que sous certaines conditions.

Intervenante

Dr. Angela Muvumba Sellström est chercheure au département Peace and Conflict Research, Université d’Uppsala. Elle est chercheure principale du projet triennal (janvier 2016 – décembre 2018) intitulé “Disciplining Fighters: Understanding Armed Political Actors’ Control of Sexual Violence”, financé par le Swedish Research Council. Elle a participé au projet de Lisa Hultman (professeure associée et « Fellow » à la Wallenberg Academy) “Ending Atrocities: Third-Party Interventions into Civil Wars” et à des travaux de recherche au Nordic Africa Institute (NAI) sur les élections et la démocratisation.

Forte de plus de 15 ans d’expérience en recherches politiques, Muvumba Sellström est spécialisée dans les questions de paix et de sécurité en Afrique. Entre 2005 et 2014, elle a dirigé ou mené à bien des programmes au Centre africain pour la résolution constructive des conflits (ACCORD) et au Centre pour la résolution des conflits (CCR). Elle a été en charge des questions politiques au bureau du Président à la Commission de l’union africaine (2004-2005) et responsable de programme à l’International Peace Institute (IPI) (2000-2004).

Détails

Séminaire Violence et Sortie de la Violence
Vendredi 13 avril 2018
10h-12h

Salle A3-35
FMSH | 54, bd Raspail Paris 6

Sur inscription uniquement